Dans le Rhône (à Lyon plus particulièrement), plusieurs distributeurs automatiques de produits CBD (cannabidiol) sont en place et de nombreux autres sont en préparation, pour vendre ce produit légalement, à ne pas confondre avec le cannabis qui est interdit.
Après les distributeurs automatiques de baguettes ou de pizzas, voici les premiers distributeurs de cannabidiol, à ne surtout pas confondre avec son cousin illégal le cannabis.
Dans le Rhône, au-moins 3 distributeurs ont déjà été installés à Caluire-et-Cuire, Genay et Givors. Une autre machine devrait être mise en place dans le centre commercial de la Part-Dieu prochainement, offrant ainsi une visibilité bien plus large à ces produits. Tous ont été implantés par un entrepreneur du département, également infirmier, Eric Perrin, qui a créé pour cela la société WP services.
Le CBD, un produit légal selon ses partisans
Dans ces machines, ce qui est vendu est un produit à partir de CBD, autorisé en France. Le cannabidiol est l’une des substances actives issues du chanvre, mais il n’a pas les effets très “particuliers” et dangereux du cannabis puisqu’il ne contient aucun psychotrope. Plus précisément le cannabis contient un très fort taux de tétrahydrocannabinol (THC). Ce taux reste légal tant qu’il ne dépasse pas 0,2% du produit vendu. Le CBD rentre donc dans cette autorisation avec, selon ses représentants, des effets relaxant et déstressant pour lutter contre l’anxiété, les rhumatismes, les blessures ou encore les angoisses.
Des tablettes de chocolat aux sucettes et pastilles
Aujourd’hui, il est possible de vendre toutes les formes de produits à base de CBD : des tablettes de chocolat, mais aussi des chewing-gums, du miel, des sucettes, des crèmes et pommades, des boissons ou encore pour ceux qui préfèrent des suppositoires… Mais ce qui marche le mieux, ce sont les huiles et les infusions, à déposer dans les boules à thé. La recette est très simple : laissez infuser dans l’eau chaude quelques minutes et appréciez.
Et pour le goût ? “Cela dépend de chacun. On sent quand-même le produit” explique Eric Perrin. “Ce n’est pas du tout un médicament, ni une indication thérapeutique. Il faut toujours demander son avis à son médecin traitant avant. Les études ont déjà démontré les effets bénéfiques pour la santé. C’est un produit de bien-être, pour la détente et la relaxation. On ne va pas au-delà de ça.“
La justice tranche pour autoriser la vente
La Cour de Cassation a rendu sa décision le mercredi 24 juin et a décreté que le CBD pouvait être vendu en France s’il était produit dans un autre pays européen. De plus, la plus haute juridiction du pays a annulé un arrêt condamnant le gérant d’une boutique de Grenoble qui vendait des produits à base de cannabidiol. Les acteurs de la filière qui aiguise les appétits économiques se sont félicités de ce “nouveau camouflet” infligé au gouvernement dans ce dossier à rebondissements.
Les autorités françaises ont fait fermer ces dernières années des dizaines de boutiques revendant ce “cannabis light”, mais se heurtent en justice à la règlementation européenne, qui l’autorise. En novembre 2020, la justice européenne avait rejeté l’interdiction du CBD en France, en soulignant l’innocuité de cette molécule, et donc qu’elle ne peut être considérée comme un stupéfiant ni un médicament.
Dans l’affaire de la boutique de Grenoble, la Cour de Cassation, qui a ordonné un nouveau procès à Paris, a d’ailleurs motivé son arrêt au nom du respect du principe de libre circulation des marchandises au sein de l’Union européenne (UE), en faisant valoir qu’on ne peut interdire la vente du CBD dans un Etat membre s’il est produit légalement dans un autre Etat membre.
Les juges de la cour d’appel de Grenoble “n’ont pas recherché, alors que cela leur était demandé, si le CBD découvert dans le magasin tenu par le prévenu était fabriqué légalement dans un autre Etat de l’UE”, a expliqué la Cour. Mais elle a par ailleurs précisé qu’elle ne tranche pas la question de fond de savoir si la France peut valablement interdire la détention et la commercialisation de CBD sur son territoire au nom de l’objectif de protection de la santé publique.
Après le rejet de l’interdiction du CBD par la justice européenne en novembre, le gouvernement français avait revu sa copie et annoncé qu’il allait autoriser les produits à base de CBD, mais que la vente des fleurs et feuilles séchées, jugées plus nocives, resterait interdite. Mais cette dernière disposition est également remise en cause par la Cour de Cassation, qui a estimé mercredi que le CBD devait “pouvoir être commercialisé même s’il est extrait de la totalité de la plante”, donc y compris les fleurs et feuilles.
Son arrêt constitue un nouveau “camouflet pour la ligne gouvernementale actuelle”, a jugé dans un communiqué l’association L630, spécialisée dans le droit des drogues, estimant que la plus haute juridiction française “vient d’imposer une ligne de droit rigide à laquelle le gouvernement ne pourra sans doute plus déroger”. “C’est un camouflet pour le gouvernement qui maintient, à rebours des intérêts de la filière française, et aujourd’hui à rebours des décision de sa propre institution judiciaire, une volonté d’interdiction de la fleur qui n’est plus dictée que par des motifs politiques voir électoralistes”, a abondé Aurélien Delecroix, président du syndicat du chanvre.
Le CBD, en application directement sur votre smartphone
En attendant un cadre législatif définitif, les produits à base de CBD continuent leur développement, avec des applications pour smartphones pour retrouver facilement tous les points de vente, automatiques ou non. De quoi se détendre donc, et retrouver un peu de zen attitude à toute heure. Ces applications permettent à leurs utilisateurs de faire leur commande rapidement et de façon claire, tout en n’ayant pas le besoin de se déplacer.